Scope 4 dans le tourisme : un impact caché
Scope 4 dans le tourisme : un impact caché

Scope 4 dans le tourisme : un impact caché

Le tourisme durable a fait couler beaucoup d’encre. Et pourtant, il reste encore beaucoup à faire. Car au-delà des effets démontrables, le tourisme a aussi de nombreux impacts cachés. Avez-vous déjà entendu parler des émissions de type “scope 4” ?


Les émissions de gaz à effet de serre sont réparties en quatre catégories.

Champ d’application 1

Émissions directes de CO2 causées par les propres sources d’émission de l’organisation. Il s’agit des émissions provenant de ses propres activités liées aux bâtiments, au transport et à la production. Cela comprend la consommation de combustibles au sein de l’organisation (gaz, charbon, pétrole, bois, etc.), mais aussi les réfrigérants utilisés dans les climatiseurs et les installations de refroidissement.

Champ d’application 2

Cela comprend les émissions indirectes de CO2. Il s’agit des émissions qui résultent de la production d’électricité, de chaleur, de froid ou de vapeur dans des installations qui n’appartiennent pas à l’entreprise, mais qui sont utilisées par elle. Exemples : réseaux d’électricité et de chaleur.

Champ d’application 3

Il s’agit des émissions qui résultent des activités de l’organisation, mais qui proviennent de sources qui ne sont ni détenues ni gérées par l’organisation. Il s’agit donc d’émissions sur lesquelles l’organisation n’a aucun contrôle direct.

Exemples :

  • le transport ou la production qui ont été externalisés
  • (entreprises) trafic aérien
  • les voyages d’affaires et les déplacements domicile-travail
  • production ou consommation de matières premières / produits semi-finis / produits finis

Champ d’application 4

Le champ d’application 4 fait référence aux réductions d’émissions qui se produisent en dehors du cycle de vie ou de la chaîne de valeur d’un produit, mais qui résultent de l’utilisation de ce produit ou de ce service. Parmi les exemples de produits (biens et services) dont les émissions sont évitées, on peut citer les détergents à basse température, les pneus à faible consommation de carburant, les roulements à billes à haut rendement énergétique et les services de téléconférence. D’autres termes sont utilisés pour décrire le champ d’application 4 : “émissions évitées”, “climat positif” et “comptabilité positive nette”.

Cependant, il est important de noter que le champ d’application 4 n’a pas encore été défini en détail. Il semble quelque peu étrange de ne prendre en compte que les réductions d’émissions. Dans certains cas, un produit ou un service peut en effet entraîner une augmentation des émissions. Prenez, par exemple, les programmes télévisés de notre radiodiffuseur public VRT, tels que “Down The Road”. L’une des saisons précédentes de cette émission portait sur un voyage au Canada. Le sponsor (Connections) a créé un produit correspondant appelé “Down The Road Special”, qui a été acheté avec empressement. En d’autres termes, le programme de la VRT a encouragé les gens à se rendre au Canada, ce qui a entraîné une augmentation significative des émissions.

L’optimisation des émissions des champs d’application 1, 2 et 3 pendant la production du programme télévisé sera probablement bien inférieure aux émissions supplémentaires causées indirectement par ces déplacements.

Imaginez maintenant que le programme ait fait l’expérience d’un voyage aventureux en train vers un pays européen. Les voyages en train seraient alors encouragés et il y aurait effectivement un impact positif sur la réduction des émissions.


Qu’en est-il du secteur du tourisme ?

Comme nous l’avons mentionné dans notre article précédent, l’impact du transport est le plus important, bien plus que le séjour dans un B&B, un hôtel, une maison de vacances …

Par conséquent, avec le certificat Green-Key, très peu de choses ont été réalisées.

Imaginez une location de vacances européenne certifiée Greenkey qui s’adresse à la clientèle nord-américaine et comparez-la à une chambre d’hôtes non certifiée située au cœur d’un petit village et axée sur le slow travel. Les champs d’application 1, 2 et 3 sont très probablement meilleurs dans le premier cas. Mais si l’on ajoute le champ d’application 4, le B&B est beaucoup plus écologique.

En d’autres termes, le champ d’application 4 est très important dans l’industrie du tourisme. Tout ce que nous offrons ou promouvons a un impact plus ou moins important, plus ou moins positif, sur l’environnement, le voisinage et le patrimoine.

En tant qu’opérateur d’hébergement, c’est très important. Pour un gestionnaire de destination, c’est probablement encore plus important.

Quelques exemples : Quel est l’impact le plus important ?

– Un hébergement qui promeut les balades en Vespas classiques, ou un hébergement qui promeut les scooters électriques ?

– Un hébergement axé sur le tourisme rapide ou un hébergement axé sur le tourisme lent ?

– Une ville qui promeut les croisières ou une ville qui promeut le tourisme de séjour ?


Scope 4 dans le tourisme : un impact caché

Comme nous l’avons déjà mentionné, c’est le transport qui a le plus d’impact sur l’environnement, bien plus que l’hébergement dans des chambres d’hôtes, des hôtels ou des maisons de vacances. Si la certification Clé verte représente un certain progrès, il reste encore beaucoup à faire.

Comparons deux scénarios : une maison de vacances certifiée Clef Verte qui s’adresse à une clientèle nord-américaine et un B&B non certifié dans un petit village dédié au slow travel. À première vue, les champs d’application 1, 2 et 3 (émissions directes et indirectes) semblent plus favorables à la maison de vacances. Mais si l’on ajoute le champ d’application 4, la situation est différente. Le B&B s’avère plus écologique, même sans certification.

Pourquoi Scope 4 est-il si important dans l’industrie du tourisme ?

Chaque aspect de ce que nous offrons ou promouvons a un impact sur l’environnement, la communauté locale et le patrimoine. En tant qu’opérateur d’hébergement, il est essentiel de comprendre cet impact. Pour la gestion des destinations, c’est encore plus important. Prenons quelques exemples :

1. Vespas et scooters électriques :

– Un établissement qui propose des promenades en Vespas classiques est susceptible de générer plus d’émissions qu’un établissement qui recommande des scooters électriques. Le choix de moyens de transport plus durables a un impact direct sur le champ d’application 4.

2. Tourisme rapide contre tourisme lent :

– Un hébergement axé sur le tourisme rapide (voyage rapide, nombreux lieux en peu de temps) peut avoir plus d’impacts négatifs qu’un hébergement qui promeut le tourisme lent (voyage tranquille, expériences approfondies). Considérez les émissions de CO2 des vols fréquents par rapport aux voyages en train plus lents.

3. Croisières contre tourisme de nuit :

– Une ville qui promeut les croisières peut avoir un impact significatif sur le champ d’application 4 en raison des grands navires et des émissions qui y sont associées. En revanche, une ville qui promeut le tourisme de nuit peut avoir un impact plus positif sur l’environnement et l’économie locale.

En résumé, le champ d’application 4 est un aspect essentiel à prendre en compte dans la promotion du tourisme durable.

Il existe des exemples remarquables qui ont un impact positif :

1. Friends on Bikes est un réseau d’hébergement axé sur les vacances à vélo et donc sur le slow travel.

2. Le réseau Welcome to my garden dispose également d’une telle règle :

Welcome To My Garden respecte l’environnement et s’adresse uniquement aux voyageurs lents. Par conséquent, vous ne pouvez accéder aux emplacements de camping qu’à pied, à vélo ou en transports publics, et il est interdit de s’y rendre en voiture. Vous pouvez vous rendre en voiture au début de votre parcours pédestre ou cycliste, à condition de ne pas arriver en voiture aux emplacements de camping.

Que faites-vous pour réduire l’impact de votre champ d’application 4 ?